Le film suit donc le parcours tumultueux de Julia, alcoolique tout juste licenciée, sans argent et sans coeur. Elle vradouille sans y croire dans des réunions d'alcooliques anonymes où elle rencontre Elena, ancienne alcoolique complètement paumée, mère d'un garçon de huit ans vivant avec son grand-père depuis cinq ans. Elena propose à Julia d'organiser l'enlèvement de son fils que le grand-père lui interdit de voir. Elle promet à Julia de l'argent. Cette-dernière accepte, puis double la mère en enlevant elle-même l'enfant, dans l'espoir de demander une rançon au riche grand-père.
Soulignons la violence des scènes de l'enlèvement du petit Tom par Julia, peu commune dans les films de rapt d'enfants. Julia malmène Tom, le bâillonne, l'attache, le cache dans le coffre de sa voiture, le laisse seul dans le désert. Le petit garçon, victime de cette situation qui le dépasse, parvient tout de même à s'imposer dans cette course folle, grâce à une écriture parfaite de son personnage et une interprétation sans faille par le petit Aidan Gould. La relation qui se noue entre Julia et Tom ne tombe jamais dans les clichés, ni dans le trop facile syndrôme de Stockholm. Julia est paumée, Tom est intelligent. C'est le premier garçon qui lui résiste, elle qui use et abuse de ses charmes auprès des mâles qu'elle rencontre. Julia promet à Tom qu'il verra sa mère dont il ne se souvient pas, mais c'est elle, toujours elle qui est près du garçon. Elle, qui finalement, fera le choix d'une mère pour le petit Tom.
Zonca suit la trajectoire de ces deux personnages, diamétralement opposés. Julia est une femme adulte, Tom est un petit garçon. Julia est paumée, Tom affirme haut et fort qu'il veut réussir dans la vie. Et finalement, ce qui les réunira, c'est le coeur, celui que retrouve Julia. Pour Tom. Cette fuite éphémère, d'une grande sensibilité donne l'impression d'un cauchemar tendre. Il 'n'y a pas de véritable réveil. Zonca quitte ses personnages avant qu'ils ne se séparent. Superbe.