Paris de Cedric Klapisch

Paris - Le coeur du coeur

Reprenant le principe -qui lui est si cher!- du film chorale, Cedric Klapisch nous conte l'histoire de Pierre (Romain Duris), jeune homme atteint d'une maladie du coeur, et qui, condamné à rester chez lui, épie les passants par la fenêtre. Le film s'attache ainsi à plusieurs personnes, une étudiante, un prof de fac, un architecte, une boulangère... Bref, le coeur de Paris.

Si Pierre est mourant, ce n'est pas pour autant une oeuvre sur la mort que signe ici Klapisch, mais bel et bien une oeuvre sur la vie, sur ses joies, ses déceptions et ses surprises. A travers le quotidien de personnages que l'on se plaît à détester (la boulangère magnifiquement interprétée par Karine Viard) ou à aimer, on assiste à une célébration de Paris, de sa diversité, de sa richesse.

Chacun possède sa vision de Paris. Pierre, cloîtré chez lui, voit son Paris d'une manière nostalgique. Il a vécu, il est à présent exclu du coeur, le sien ne fonctionnant plus. Roland, historien spécialisé sur Paris, lui, ne voit Paris que d'une manière historique, oubliant ainsi d'y vivre et d'y façonner son présent. Philippe, architecte, voit le Paris du futur, celui qu'il construira. L'Africain dont j'ai oublié le nom voit Paris d'une façon idéalisée, la ville où il pourra enfin avoir une vie meilleure, la ville de toutes les possibilités.

Et à travers ces visions différentes d'une même ville, des changements vont s'opérer. Des améliorations du quotidien, des vies qui (re)commencent, contrairement à celle de Pierre qui est peut-être en train de se terminer. Ce-dernier, enveloppé par Paris, par son coeur, partira serein vers l'hôpital qui lui rendra sa vie, ou lui reprendra. Sa dernière traversée -déchirante- de la ville rappelera celle du personnage principal du sublime Mar Adentro d'Amenabar.

Le ciel descendra sur Pierre, le coeur, lui, continuera de battre.

Critique écrite par Cancan