jeudi 6 mars 2008

Juno de Jason Reitman

Juno - L’accouchement d’un film réussi


Juno est la petit comédie rafraîchissante de ce début d’année 2008. Pur produit du cinéma américain indépendant , ce film a connu un joli succès Outre Atlantique et survie plutôt bien en France malgré les poids lourds sortis à ses côtés. Ce film porté par le bouche à oreille à raflé l’Oscar du meilleur scénario original et a survolé les débats aux Independent Spirit Awards en remportant le Prix du Meilleur film ainsi que celui du Meilleur premier scénario Ellen PAGE, formidable dans son rôle d'adolescente enceinte, se voit décerner celui de la Meilleure actrice du haut de ses 20 ans.


Juno c’est une ado de 16 ans (Ellen PAGE),marginale,cause et/ou conséquence,d’un esprit vif ,d’un humour détonant et d’un sens de la répartie plus qu’enviable. Un jour,pour rompre l’ennui de sa banlieue dortoir,elle décide de coucher avec son meilleur ami, un gentil benêt bien moins éveillé qu’elle. Et ainsi surgit le drame, elle hérite d’un parasite pour les 9 mois à venir. Car rebutée par l’IVG (ou plutôt les conditions pour se faire avorter), elle décide de le mener jusqu’à son terme et de le confier à un couple adoptif parfait, selon sa définition. Du moins en apparence.


Sur un sujet casse gueule, Jason REITMAN (réalisateur du déjà très bon Thank you for smoking) évite tous les pièges que l’on pouvait craindre. Les esprits terre à terre y verront un danger public de recrudescence d’adolescente enceinte. Il ne faut pas compter voir un réquisitoire sur les méfaits d’une grossesse juvénile car ce n’est absolument pas le propos, l’intérêt est ailleurs. Il réside dans les personnalités et les relations des différents personnages. Le regard de la société est rapidement évoqué et les difficultés d’une grossesse à cet âge ne servent que de supports aux situations tour à tour drôles,cyniques ou attendrissantes. Les dialogues font mouche, le scénario est travaillé.Il faut aussi relever la rupture avec certains stéréotypes: un ado peut dépasser 30 de QI, les belles mères ne sont pas toutes d’affreuses mégères prêtes à congeler ou à dissoudre dans l’acide les progénitures de leur nouveau compagnon…


Impossible de passer sous silence le jeu des acteurs! Ellen PAGE est renversante, d’une justesse remarquable,d’une spontanéité étonnante. Voila sans doute une star montante du cinéma. J’ai pris plaisir à revoir J.K. SIMMONS (déjà croisé dans Thank you for smoking) qui est parfait dans le rôle du père de famille dépassé par sa progéniture qui ne lui laisse pas d’autres choix que d’être compréhensif et aux petits soins. Les autres sont très bon aussi.


On notera tout particulièrement une B.O. folk entraînante parfaitement choisie et un superbe générique de début qui met dans l’ambiance sans attendre. On regrette qu’une chose au final, c’est de devoir sortir de la salle si vite. Le film nous rappelle que les bons moments sont éphémères et qu’il faut retourner en amphi le lendemain,à coté de gens souvent bien moins subtils que Juno.

critique ecrite par Chetito

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